Chercher un emploi | L’entretien d'embauche
L’entretien d'embauche a pour but de vérifier en quoi et comment les compétences du candidat sont à même de répondre au poste à pourvoir.
Ces entretiens ne visent pas à évaluer le marché (c'est le rôle des salons et des forums). L'entretien de recrutement résulte d'une demande conjointe de l'entreprise et du candidat, d'obtenir une compétence en échange d'un salaire, correspondant pour le candidat à la poursuite logique de son projet professionnel.
L'intérêt d'un entretien est de vérifier que le CV correspond bien à la personne. Le candidat ne doit pas « lire » son CV (ce que le recruteur a déjà fait) mais doit savoir se vendre en mettant en valeur son parcours professionnel et en parlant de son vécu (ce qui n'apparait pas dans le CV).
Cette phase précède l’engagement à l’essai et/ou la signature du contrat d'embauche, met en évidence les qualités du candidat : sa motivation, sa capacité d'écoute, de compréhension, d'analyse, de synthèse, d’argumentation, d'adaptation, de maîtrise de soi, de méthode, d'élocution, de repartie etc. et permet au recruteur d'approfondir ses connaissances sur le candidat par rapport au poste à pourvoir, et sa capacité à y honorer.
1- Avant l'entretien
L'évolution croissante du marché peut amener l'entreprise à avoir besoin d'embaucher un salarié. Le recruteur doit alors définir le type de poste à pourvoir et les compétences clés qui lui sont attachés. Ceci fait, soit il diffuse lui-même l’annonce en interne (réseau relationnel) puis via le réseau externe par les journaux, les petites annonces ou par les sites de recrutement, soit il requiert les services des agences de placement.
Le candidat, après avoir défini son projet professionnel, envoyé son dossier de candidature (CV, lettre de motivation…) est contacté par un ou des recruteurs.
Vient ensuite l'étape des entretiens d'embauches sur la base des critères du besoin à pourvoir.
La date, le lieu et la personne à rencontrer sont souvent convenus par téléphone (ou par mail) auparavant par les parties.
2- Préparation de l’entretien
a- En territoire connu
Il est capital de savoir à qui vous vous adressez ! Pour cela, renseignez-vous le plus possible. Pour commencer, cherchez à connaître l’entreprise pour laquelle vous postulez : Activité, histoire, organigramme… vous trouverez généralement la majorité de ces informations sur internet, et si l’entreprise n’a pas encore son propre site, certaines institutions pourront sans doute vous aider (chambre de commerce ou des métiers par exemple, regroupement syndical, groupement patronal…).
Essayez autant que possible de savoir qui vous recevra s’il s’agit d’un membre du personnel et non du directeur, afin de comprendre pourquoi c’est cette personne qui vous rencontre.
Ces renseignements vous permettront d’orienter au mieux l’entretien en mettant en avant vos qualités, et d’afficher directement une évidente adéquation avec le poste proposé.
b- Faites votre cartable
Ne vous rendez pas à un entretien d’embauche les mains vides. Vous devez montrer que vous êtes organisé et prévoyant, prêt à parer à toutes les éventualités.
- Agenda : Rappel de votre disponibilité, il vous permettra d’organiser avec précision la suite des entrevues qui auront lieu par la suite, voire de fixer la date d’embauche.
- Bloc-notes : Ni trop encombrant, ni trop petit, car vous aurez sans doute des notes à prendre concernant des questions évoquées, des pièces supplémentaires à joindre, ou tout simplement les précisions sur le poste.
· CV : Ayez un CV avec vous, votre interlocuteur ne l’aura pas toujours avec lui et cela permettra de remettre dans son contexte un entretien qui n’est sans doute pas le seul dont s’occupe celui qui vous reçoit.
- Echanges avec l’entreprise : Courriers papier, mails imprimés, il est préférable de disposer de tous les échanges qui ont mené à cette rencontre. Le recruteur qui vous reçoit n’est pas forcément celui qui avait traité votre candidature en amont, ou bien le délai écoulé peut engendrer certains oublis de sa part. Avec ces documents vous pourrez recadrer immédiatement la situation.
- Réalisations : Selon votre spécialité, apportez des démonstrations de votre travail passé, cela sera plus parlant que des lignes sur un CV et permettra à celui qui vous reçoit de se faire une idée immédiate de vos compétences ou talents.
· Lettre de motivation (décharge), photocopies de ses derniers diplômes, photo d’identité, projet de fin d'étude, attestations des employeurs précédents (attestation de stage ou certificat de travail)…
Prévoir des moyens de communication : Un téléphone portable en cas de retard (penser à l'éteindre avant l'entretien). Les PME se regroupant souvent à une même adresse pour diminuer les coûts de location, il faut donc connaître l'étage, le nom de l'entreprise, le nom de la personne et sa fonction. Connaître le nom et la fonction de la personne qui va vous recevoir est important ; si vous n'avez pas pu recueillir cette information auprès de l'interlocuteur que vous avez eu au téléphone lors de la prise du rendez-vous, ne pas hésiter à téléphoner au standard (à l'accueil) pour s'enquérir de cette information ou encore, se la faire confirmer en arrivant le jour de l'entretien, auprès de la personne de l'accueil.
3- Les formes d’entretien
L'entretien se déroule entre un candidat et un recruteur. Mais également avec plusieurs recruteurs ou encore avec plusieurs candidats. Il peut être formel ou informel. L'entretien peut se faire par téléphone ou en face à face. Le choix de la technique de recrutement dépend du poste à pourvoir.
Une mauvaise décision coûte beaucoup d'argent dans une organisation (coût d'embauche, de formation, de productivité, d'image de marque, de réembauche). L'entretien peut être basé sur l'étude de votre comportement en situation de crise. Le recruteur pose alors un problème et le candidat explique comment il le résoudrait.
Le recruteur tente d'intimider le candidat : le but de cet entretien est de voir comment il gère son stress. Il va douter de la véracité des propos du postulant, mettre le candidat dans des situations embarrassantes de type surcharge de travail et gestion de conflit. Une autre tactique consiste à parler dans des styles différents et à placer le candidat dans un environnement hostile (bruits ambiants ex. : téléphone qui sonne à répétition, personnes qui parlent fort, personnes qui entrent et sortent de la pièce etc.). Le recruteur joue un rôle, et essaye délibérément de « sortir le candidat de ses gonds » en mettant le plus de pression possible.
Dans beaucoup d'entreprises, des tests de psychométrie sont demandés pour vérifier les performances intellectuelles et les composantes de la personnalité.
4- Présentation et attitude
a- L'importance de la présentation
Prévoyez un délai d’avance, plus ou moins long selon les risques de retard liés à la circulation ou encore à votre méconnaissance du lieu où vous vous rendez. Vous devez arriver avant le recruteur, il vous reçoit et si quelqu’un doit attendre, mieux vaut que ça soit vous.
Ayez confiance en vous : vous venez vendre vos compétences et si cet entretien a lieu, c’est bien que vous intéressez l’entreprise ! La crispation peut être contagieuse, laissez-la donc à la porte. Un entretien positif se fait dans une certaine cordialité, chacun propose et reçoit, il s’agit d’un échange. Soyez souriant, la poignée de main franche, la première impression est souvent celle qui reste.
Votre tenue vestimentaire doit rester relativement classique. Peu importe ce qu’elle sera par la suite et quelle est votre domaine professionnel, nous sommes ici dans une démarche formelle et si vous devez vous distinguez ça sera par la teneur de l’entretien et non par une quelconque excentricité qui pourrait apparaître comme un manque de confiance en soit, ou à l’inverse une preuve d’arrogance.
Une volonté affichée de se faire remarquer à tout prix vous fera plus généralement remarquer dans le mauvais sens que dans le bon. Ici, la sobriété sera synonyme d’aisance et de classe.
· Tenue correcte
· Être poli
· Avoir une attitude ouverte et sobre
· Regarder ses interlocuteurs dans les yeux
· Bien gérer sa nervosité
· Ne pas jouer sur la corde sensible
· Ne jamais dire de mal de ses précédents employeurs
b- Se valoriser
Quel que soit votre poste, un recruteur attendra de vous une certaine autonomie et une capacité à gérer une situation de stress, ou une situation imprévue. L’entretien peut être un excellent exercice, même si la volonté de déstabiliser le candidat pour tester ses réactions se fait de plus en plus rare.
Soyez sûr de vous, gardez votre calme quelle que soit la tournure que prend la conversation et affichez une assurance mesurée et maîtrisée, vous aurez déjà fait une grande partie du travail relationnel que requiert la situation.
Vous devez considérer la personne qui est en face de vous comme un futur partenaire dans un projet commun, même si sa situation hiérarchique diffère de la vôtre. Le recruteur est là pour évaluer vos compétences et leur place dans l’entreprise, non pour juger votre profil avec un regard paternaliste.
Impliquez-vous dans l’échange et maintenez le rythme de la conversation, vous devez être actif dans un entretien d’embauche !
c- L'entretien : un échange
Vous n’êtes pas la seule personne dans cette démarche qui vient apporter des réponses. Si certaines interrogations seront traitées rapidement et se retrouvent d’une rencontre à l’autre, d’autres pourront être plus inattendues. Pour autant vous avez certainement vous aussi des renseignements à obtenir.
- Le recruteur
Les recruteurs sont généralement soit : votre futur supérieur direct, le Directeur des ressources humaines, l'ancien titulaire du poste ou la personne qui va vous mettre en relation avec les 3 autres.
· le recruteur n'est ni un ennemi ni un ami ;
· il est à l'écoute de la forme autant que du fond ;
· il connaît la société ;
· il connaît ou a rédigé l'annonce ainsi que les critères de sélection ;
· il s'est renseigné sur/ou connaît le poste ;
· le recruteur a déjà lu le cv ;
· il a préparé ses questions.
- Le candidat
Il reste lui-même. Pas servile, mais poli. Actif, à l'écoute, avec une attitude ouverte, ne joue pas avec tout ce qui lui tombe sous la main. Prend des notes si nécessaire.
· il connaît son parcours professionnel et est capable de citer une expérience en rapport avec le poste qui a été un succès ;
· il a des vues sur son avenir professionnel (il connaît ses motivations et sait combien de temps il va rester dans l'entreprise) ;
· il s'est renseigné sur / ou connaît le poste ;
· il connaît l'annonce ainsi que les critères de sélection ;
· il s'est renseigné sur la société (il connaît son secteur, ses performances, sa culture d'entreprise, sa stratégie, ses produits et services, ses clients, ses partenaires) ;
· il a préparé des questions pertinentes (sur l'entreprise, le poste, sa carrière) ;
· il a réfléchi aux questions qui lui seront posées et est capable d'y répondre avec naturel et précision.
- il est capable de citer une liste de personnes références.
- La conversation
L'entretien dans la mesure du possible doit être une conversation plutôt qu'une série de questions et de monologues (3-4 minutes maximum à chaque fois).
L'entretien commence par une accroche qui vise à mettre à l'aise le candidat ou, au contraire, faire une entrée en matière brutale afin de tester sa repartie.
Vient ensuite la présentation des parties (les points 1 et 2 peuvent être inversés) :
1. le recruteur se présente, présente sa société et le poste à pouvoir ;
- le candidat se présente (ses études, son parcours professionnel, son futur).
Il reste ensuite 3 phases :
1. échanges d'intérêts entre les parties ;
2. négociation sur le salaire, les avantages en nature etc. ;
- suite donnée à l'entretien.
Fin de l'entretien
· bilan oral de l'entretien, questions complémentaires éventuelles,
- choisir qui a l'initiative du contact et sous quel délai il va avoir lieu
Après l'entretien
· faire un compte rendu sur l'entreprise, le poste, l'interlocuteur, vous-même, la suite ;
· relancer le recruteur pour obtenir une réponse après deux semaines ;
· demander les raisons de l'échec pour récupérer les informations nécessaires au succès d'une prochaine candidature (sans discuter la décision, savoir si c'est à cause de l'expérience, de l'inadéquation du profil etc.) ;
- planification d'un autre rendez-vous.
5- Quelques questions récurrentes des recruteurs
Les recruteurs aiment rarement les appeler ainsi. Il n’empêche : tous ont une question de prédilection qui, selon eux, en dira toujours plus sur le candidat qu’un long CV. Voici cinq exemples pour mieux s’y préparer.
- « Parlez-moi de vous… »
L’entretien commence souvent avec cette question courante mais pas anodine. Car, devant en dire plus long sur le candidat.
Souvent, les candidats tombent dans le panneau. Ils ne parlent souvent que de ce qu’ils savent faire, traduisant ainsi un certain stress. Or, le bon candidat est celui qui va faire parler le recruteur.
Vous vous démarquerez davantage avec une réponse très courte et une relance rapide. Demandez, par exemple, à votre interlocuteur quel aspect de votre profil l’intéresse le plus.
- « Quelles sont vos qualités et vos défauts ? »
Un recruteur n’a pas toujours besoin de poser des questions compliquées pour se forger une opinion. Voilà typiquement une question piège que le candidat attend, mais où il répond mal une fois sur deux.
Parmi les deux réponses qui énervent les recruteurs, il y a les classiques faux défauts (perfectionniste ou têtu par exemple) ou les réponses artificielles (trois qualités, trois défauts).
Les candidats les plus sincères et les plus intelligents sont ceux qui citent un vrai défaut, qu’ils essaient de corriger, mais qui reste peu préjudiciable au poste convoité. Exemple d’un technicien qui confesse sa peur de parler en public. En même temps, on lui propose un poste de maintenance, pas de relations publiques…
- « Vous aimez le bleu ? Et le yaourt ? »
Mais, on ne peut pas tout anticiper et même si elles ne sont pas légion, on n’est jamais à l’abri d’une question… déconcertante. Imaginez qu’on vous demande : combien de fois par jour les aiguilles d’une montre se chevauchent-elles ?
Le recruteur cherche simplement à tester le sens de l’analyse critique, et attend avant tout une réponse sincère et construite. Dans ce cas, n’hésitez pas à raisonner par la parole, tout haut, pour expliquer votre cheminement. Pour info, les deux aiguilles des heures et des minutes se chevauchent 25 fois en 24 heures. Mais pas de panique si vous séchez : on pourra jouer sur l’humour ou retourner la question sans y répondre.
Tout peut arriver. On peut aussi vous demander pourquoi vous portez du bleu ou si vous aimez le yaourt. Face à des questions qui n’ont pas de sens, on cherche juste à tester votre répartie.
- « Pourquoi avez-vous quitté votre ancien poste ? »
Arrive un instant parfois critique : le moment d’évoquer votre dernier poste occupé et, surtout, pourquoi vous êtes parti ou voulez démissionner.
Tout est une question de rhétorique.